Le revival du glaïeul

Il revient. Comme la coupe mulet et les cassettes audio, « comme le design et la déco des années 1970-1980 », observe Pierre Banchereau, à la tête de la boutique et du studio floral Debeaulieu, à Paris (9e). Lui ne l’a jamais quitté : « Le glaïeul a toujours été une de mes fleurs de prédilection. » La fleur des marchés, de l’été, de l’enfance, des jardins de curé, celle qui se retrouvait placée à côté de la reine-marguerite ou de l’hortensia quand les Peugeot 205 et les 2 CV Charleston dormaient au garage.
Le fleuriste le plus élégant de la capitale s’étonne que « certains trouvent le glaïeul ordinaire ». C’est mal le regarder. Il suffit d’enlever ses feuilles du bas pour voir apparaître des veines rosées dans sa tige. C’est aussi « l’un des rares bouquets que l’on peut poser au sol ». Sa hampe dépasse les 80 centimètres de haut. Et ses fleurs en trompette ne lésinent pas sur le pigment. Elles crient le mauve, le jaune, le vert anis ou le vermillon. Les petites natures pourront s’acclimater la rétine en le choisissant dans des couleurs plus laiteuses.
Mais le fleuriste de la rue Henry-Monnier conseille aux aficionados de les travailler en monochrome, en masse, et d’oser les couleurs stridentes. Pour fleurir la Villa Noailles, lors de la dernière Design Parade, à Toulon, il avait choisi un jaune solaire qui a fait son petit effet. Car « c’est une fleur qui interroge, souvent, les clients ne savent pas quoi en penser, elle est longue, graphique, forte ».
Il faut veiller à ne pas l’acheter trop ouvert. Le glaïeul commence à s’exprimer en ouvrant ses fleurs du bas. Le choisir donc lorsqu’elles sont encore à peine ouvertes, il portera déjà beau. Il suffit de lui trouver un vase qui respecte les règles de la fleuristerie (haut d’un tiers du bouquet), et de le poser sur une commode pour que le glaïeul connaisse une ascension sociale fulgurante. Tout d’un coup, sa présence devient « plus ostentatoire, plus officielle, plus réception ».
Zone de prédilection Les terres riches ensoleillées et à l’abri du vent.
Entretien Au jardin, coupez la fleur pour un bouquet, mais laissez les feuilles en place pour aider le bulbe à se reconstituer. En vase, renouvelez l’eau tous les deux jours.
Floraison De juillet à septembre.
Aime Que son bulbe soit stocké à l’abri de l’humidité en hiver.
N’aime pas Les thrips, les criocères et les pucerons qui tachent, percent, déforment ou grignotent ses fleurs et ses feuilles.
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Julie Lasterade
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